Samedi 19 septembre, Sœur Anne Karol a fait profession de vie monastique selon la Règle de saint Benoît en l’abbaye Saint-Louis-du-Temple au cours de l’Eucharistie présidée par Mgr Michel Pansard, évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes.
Originaire de Poitou-Charentes-Limousin, j’ai néanmoins vécu les premières années dans la région parisienne à l’Étang-la-Ville (78) que je quittais à l’âge de dix ans pour déménager à Poitiers. Là, mes parents reprenaient Delétang, quincaillerie familiale. J’étais inscrite au Collège de l’Union-Chrétienne, congrégation enseignante fondée par saint Vincent-de-Paul. Je suis entrée dans cette congrégation et y ai prononcé mes premiers vœux en 1985, mes vœux perpétuels en 1988, avant d’entendre l’appel à la vie monastique. Après 3 années de probation, cet appel se concrétise par la profession de ce 19 septembre 2020 à l’abbaye de Limon.
Ma vocation est née très simplement, naturellement car de famille chrétienne et pratiquante. Et je la dois probablement à l’exemple de mes grands-parents.
L’étape fondamentale est certainement ma première communion à 9 ans, qui déposa en moi ce désir de vie religieuse, de suite du Christ. Désir, attrait que je ne m’expliquais pourtant pas puisque je ne connaissais vraiment aucune communauté ni aucune religieuse avant l’installation à Poitiers.
Les années au collège confirmaient en secret mon désir mais comme toute adolescente, je n’en parlais pas, voire m’en défendais. Le jour vint rapidement où je décidai de faire le pas et entrai à l’Union-Chrétienne. Je fis mes études puis y goûtai la joie de l’enseignement.
Cependant le désir enfoui, profond, d’une vie plus recueillie, priante, resurgit, se manifestant parfois par l’entremise de personnes qui me côtoyaient. Jusqu’à ce que – le temps fit son œuvre ! – ce besoin de vie équilibrée de prière et de travail devint évident ; et, pour l’année de la miséricorde, je demandai une année de recul à l’abbaye saint Louis-du-Temple, ce qui me permet aujourd’hui d’accueillir avec la communauté la grâce de la vie monastique.
Le sens d’une vocation est toujours un peu mystérieux. Il est à découvrir un peu plus chaque jour. Si ma vocation s’ancre naturellement dans une enfance chrétienne, elle a grandi en moi. Et je crois que, sur cette terre, elle restera une vie de foi, non d’évidence. Comme cela est probablement le cas pour tout baptisé du reste.
Ce n’est jamais une réponse toute faite, définitive. Elle est sans cesse à redire et à approfondir, comme les époux qui se re-choisissent jour après jour. Elle est à personnaliser, réactualiser… et, si cette profession semble être une réponse à un appel, elle apparaît à d’autres comme une question, et paradoxalement, il en va de même pour moi, telle une question qui demeure après le ‘Suis-moi’ : ‘m’aimes-tu ?’
‘Qu’en tout Dieu soit glorifié !’ (1P4,11). La joie de découvrir que la vocation monastique n’est pas contraire à la vie apostolique. Pour moi, c’est donc une complémentarité et même une continuité, comme le soulignait Mgr Pansard dans son homélie lors de la profession. Sans doute la vocation monastique m’inscrit-elle davantage au cœur de l’église priante : combien de personnes comptent sur notre fragile prière ! De nombreux chrétiens m’édifient grandement par leur vie, leur recherche de Dieu, de la prière et par leur foi ardente au service d’autrui.
Comme le soulignait encore Mgr Pansard, en suivant les textes de la profession, aujourd’hui je rends grâce à Dieu de me permettre d’être une lampe discrète dans le temple du Seigneur, devant qui, avec sa grâce, avec mes sœurs et au nom de tous, j’accomplis un devoir de louange et de service selon la Règle de saint Benoît. Dans la joie, car cela correspond à mon être profond. Je m’en remets en toute confiance à Dieu qui fera encore toute chose nouvelle et bonne.
Deo gratias ! Grâces soient rendues à Dieu en toute chose !
Ce magasin monastique propose les travaux des sœurs en même temps que les produits de nombreux monastères de France.